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Hubert Juin, un auteur marquant de la nouvelle littérature française du XXème siècle

Par cet article, nous souhaitons vous présenter une figure connue de nos villages qui a contribué à faire un peu mieux connaître notre commune. Cette personnalité c’est monsieur Hubert JUIN, un auteur marquant de la nouvelle littérature française du XXème siècle.

Hubert JUIN est l’un de ces écrivains parisiens à la fois typique et déroutant. Et pourtant, il n’est pas français. De son vrai nom Hubert LOESCHER, il naît à Athus le 5 juin 1926. De son mois de naissance, il fera son pseudonyme littéraire. Sa maison natale est l’actuel Centre Culturel, l’ancien cinéma Perbal, la demeure de ses grands-parents maternels.

Il passe une enfance austère à Athus et trouve son évasion dans la lecture et les promenades dans la région. Il en gardera des souvenirs tantôt acerbes, tantôt émouvants. Après des études primaires dans l’enseignement communal, il fréquente quelques mois le Collège Saint-Joseph à Virton. Lorsque ses parents s’installent à Bruxelles, il poursuit ses études secondaires dans différents établissements de la capitale. Cependant, il revient régulièrement à Athus.

Au cours de la seconde guerre mondiale, il entre en résistance. Durant toute sa vie, il garde une sensibilité de gauche. Après la guerre, il séjourne une première fois à Paris où il côtoie Albert CAMUS, Roger VAILLANT et Juliette GRECO. Il écrit quelques articles pour le journal « Combat ». En 1946, il revient à Bruxelles. Après s’être essayé, sans succès, à divers métiers, il décide de se consacrer entièrement à la littérature. Il publie un premier essai « Jean-Paul SARTRE ou la Condition humaine » et collabore un moment avec l’avant-garde artistique, notamment le mouvement « Cobra ». Mais il vit si misérablement qu’il quitte la Belgique pour la France et plus particulièrement Paris où il se fixe définitivement. Comme chroniqueur économique, il retrouve « Combat » ainsi que la revue « Esprit ». En 1954, il écrit son premier vrai livre, « Les Bavards », récit de fiction à consonance autobiographique.

Après un séjour dans les pays de l’est, il prend parti pour l’opposition au Général De Gaulle et milite pour l’indépendance de l’Algérie. Avec ARAGON, il travaille pour « Les Lettres Françaises ». Il se fait un nom dans le microcosme parisien et gagne sa vie comme critique littéraire puis comme directeur d’émission radiophonique à France-Culture. Mais la fiction l’attire et, entre 1958 et 1968, il écrit les cinq romans qui constituent son œuvre principale « Les Hameaux » qui le ramène vers les paysages de son Sud-Luxembourg natal, où il fait évoluer les personnages truculents, fourbes, violents ou tendres qu’il a côtoyés dans son enfance et qu’il décrit de manière fort peu élogieuse.

En 1980, il entame l’écriture du premier tome d’un monumental « Victor HUGO » qui est, aujourd’hui encore, considéré comme l’une des meilleures biographies du poète-romancier français. Le troisième et dernier volume paraîtra en 1986. Mais sa plume demeure éclectique. Il est tantôt essayiste (« Célébration du Grand-Père » en 1965 et « Paysage avec Rivière » en 1974 où il célèbre « sa » Messancy), tantôt poète (il obtient le prix Max JACOB en 1973). A quelques reprises, il revient dans la province de Luxembourg pour participer à des animations littéraires. Il décède à Paris le 3 juillet 1987.

Après sa mort, les bibliothécaires d’Aubange veulent retrouver son œuvre. Une exposition est mise sur pied et en 1988, la bibliothèque d’Athus prend la dénomination « Bibliothèque Hubert  JUIN ». Aujourd’hui, l’objectif du Collège et des bibliothécaires est de mettre l’imposant  « Fonds Hubert JUIN » à disposition du public, des étudiants et des chercheurs.

On a parfois caractérisé Hubert JUIN comme un auteur régionaliste, ce dont il s’est toujours défendu. En fait, il est difficilement classable tant sa production est variée. Il est sûrement un chantre, mais sans concession, de la ruralité et de ses turpitudes. Le caractère un peu hermétique de ses romans le rend assurément fort proche des nouveaux auteurs français.

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1 Comment

  1. Veys André

    Magnifique auteur… universel… je viens de lire sa superbe introduction à l’édition de Récits de Pouchkine, chez Gallimard 1966… quelle belle analyse de ce génie de la littérature…
    Merci Hubert Juin….

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